Titres de séjour : la précarité organisée des travailleurs étrangers, et l’indifférence des DRH
En France, des milliers de travailleurs étrangers font tourner l’économie française.
Vous les croisez tous les jours…
Ils construisent nos routes, entretiennent nos bureaux, nettoient nos hôpitaux, préparent nos repas. Derrière cette force de travail il y a une réalité, la menace constante de la perte du titre de séjour. Une précarité fabriquée par l’administration…
Le titre de séjour n’est pas qu’un papier : c’est le droit de travailler, de faire vivre sa famille.
Avec les délais interminables en préfecture, des rendez-vous impossibles à obtenir, les erreurs administratives qui s’accumulent, les travailleuses et travailleurs se retrouvent piégés.
Sans un titre de séjour en règle, ceci même quand la demande de renouvellement est déposée à temps, ils sont jetés dans la précarité : contrats suspendus, salaires bloqués, licenciements abusifs. C’est la spirale de l’horrible précarité pour les salarié-e-s
C’est une violence sociale anormale, une insécurité permanente que subissent des femmes et des hommes qui ont déjà prouvé mille fois leur utilité et leur loyauté au monde du travail.
En 20 ans les choses ont bien changé…
Où est la DRH que je connaissais, qui m’aidait à faire des démarches sociales, à obtenir un document officiel, ou un logement ?
Nous avons toujours de belles paroles, mais aucune action de prise en charge du camarade en situation précaire et dont le titre de séjour va expirer… C’est de la régression sociale au profit d’un capitalisme de plus en plus centré sur les profits mais pas sur l’humain… (qui œuvre pour lui sur le terrain)
Les directions des ressources humaines, grandes comme petites, se dédouanent de toute responsabilité. Mis à part le respect du code civil et code du travail, être en règle vis-à-vis de l’administration, c’est tout, outre le fait que le côté humain est totalement oublié.
• Dans les grands groupes dont Sopra Steria, on affiche la diversité sur les plaquettes, sur les réseaux sociaux de recrutements, or dans les faits, le salarié avec un titre de séjour qui va expirer est abandonné à lui-même, dès que son titre arrive à expiration c’est la suspension du contrat de travail, sans salaire… Sans recours.
A Sopra Steria des salarié.e.s faire font appel à la CGT pour les défendre et les aider dans leurs démarches administratives .
• Dans un certain nombre d’entreprises, on se contente de dire : « C’est ton problème, pas le nôtre, fais vite » ….Avec souvent l’intention de se débarrasser de la travailleuse ou du travailleur en le remplaçant par … un autre possédant un titre de séjour valide.
Les DRH savent que leurs salarié.e.s étrangers sont indispensables. Mais quand il s’agit de soutenir leurs droits face à l’administration, il n’y a plus personne pour les aider sous prétexte que cela prend du temps, donc de l’argent.
Nous refusons que ces salarié.e.s soient sacrifié.e.s sur l’autel de la paperasse et l’inaction patronale planifiée.
La CGT SOPRA Steria exige :
• Un suivi systématique des échéances des titres de séjour par les services RH.
• Le maintien dans l’emploi et le salaire garanti pour tout salarié en attente de renouvellement.
• La création de cellules d’accompagnement dans les entreprises
Ne pas agir, c’est être complice de cette précarité et laisser partir un-e collègue au casse pipe social.
Les travailleurs étrangers ne sont pas une des variables d’ajustement, ils sont nos collègues de travail et participent activement à la création de la richesse dans l’entreprise.




