Résultats T3 2025 : les salarié·es serrent la ceinture, les actionnaires se gavent

Pendant ce temps, le groupe a dépensé 150 millions d’euros… non pas pour les augmentations, mais pour racheter ses propres actions. Un symbole fort des priorités de la direction.

Le chiffre d’affaires du 3ᵉ trimestre 2025 s’élève à 1,315 milliard d’euros, en baisse de 2,9 % à périmètre constant.

  • En France, l’activité est stable (-0,1 %). La défense et l’aéronautique repartent timidement, mais le secteur public reste fragile.
  • Au Royaume-Uni, le recul est fort : -9,5 %, à cause du décalage d’un grand projet dans la défense.
  • En Europe continentale, la baisse atteint -3,4 %, notamment en Allemagne et au Benelux.

Bref, la croissance n’est pas au rendez-vous. Le groupe prévoit un léger rebond au 4ᵉ trimestre, sans garantie. Et pour “tenir la marge”, c’est encore sur les salarié·es que les économies tombent.

Effectifs : toujours moins en France, plus à l’étranger. Les effectifs totaux s’élèvent à 50 768 personnes, contre 51 555 il y a un an. La direction parle d’une “hausse de 0,9 %” sur le trimestre, mais elle oublie de préciser que cette augmentation vient surtout des centres de services offshore (+3,7 %). En France, les effectifs continuent de baisser. Le taux d’attrition (départs) atteint 15,3 %, un record. De plus en plus de salarié·es quittent le groupe dès les premiers mois, lassés par les salaires bas, la charge de travail et le manque de perspectives. Le résultat ? Des équipes épuisées, des projets sous tension et une perte continue de compétences.

Alors que l’inflation a grignoté le pouvoir d’achat depuis trois ans, la direction annonce que seuls 20 % des salarié·es auront droit à une augmentation individuelle en 2026. 80 % n’auront rien. Cette politique est indécente. Les salarié·es sont les premiers à faire les efforts, à absorber les sous-effectifs, à tenir les délais. Mais seuls quelques “performants” triés sur le volet seront récompensés. C’est une manière de diviser, d’opposer les collègues entre eux, et surtout d’éviter toute hausse collective des salaires.

Pendant qu’on nous explique que “le contexte est difficile” et que “les marges doivent être protégées”, Sopra Steria a dépensé 150 millions d’euros en 2025 pour racheter ses propres actions. Ces rachats servent avant tout à faire grimper le cours de l’action et donc la valeur détenue par les gros actionnaires et les dirigeants.

Autrement dit :

  • Des millions pour les marchés financiers,
  • Des miettes pour les salarié·es.

Derrière ces mots, tout le monde comprend :

  • Effectifs réduits,
  • Sites fermés,
  • Salaires bloqués,
  • Intensification du travail.

Une direction sans cap clair

Depuis le départ du précédent Directeur général, Sopra Steria n’a toujours pas trouvé de successeur. Le poste est en cours de recrutement, via un cabinet externe, pour un profil “venu de l’extérieur”. En attendant, la direction par intérim s’occupe de “gérer la situation”… sans vision, sans dialogue et sans volonté d’améliorer le quotidien des salarié·es.

Ce que la CGT Sopra Steria exige

Face à cette politique injuste et déséquilibrée, la CGT Sopra Steria revendique des mesures concrètes et immédiates :

  • Une augmentation générale pour tous les salarié·es, pour compenser l’inflation et reconnaître le travail collectif.
  • Un taux de sélectivité élargi, afin que la majorité des salarié·es bénéficient d’une revalorisation réelle.
  • Un arrêt des rachats d’actions tant que les salaires stagnent.
  • Le maintien de l’emploi en France et un vrai plan de recrutement local.5. Des conditions de travail soutenables, avec des effectifs suffisants et une reconnaissance du travail accompli.

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